Un mois après, où en est la contamination radioactive à l’Institut Dolomieu ?

Notre association locale Sortir du Nucléaire 38 a été informée par la presse de la « poubelle radioactive de la Bastille », titre de l’article du journal Le Postillon de février 2014.

Nous avons été choqués que ce dépôt puisse exister à Grenoble dans un endroit mal sécurisé, facilement accessible, dans un lieu touristique et fréquenté de notre agglomération. La « galerie souterraine » choisie pour entreposer les déchets semble avoir été squattée bien avant fin janvier 2014, à en juger par le désordre qui y règne et les canettes qui trainent au sol sur les images prises par Le Postillon.

En tout cas, la porte a été forcée avant la visite des journalistes de France 3 le 29 janvier, puisque Le Postillon s’y était déjà rendu. Comment se fait-il que ce lieu soit resté plusieurs jours, voire des semaines ou plus, non sécurisé ?

Cette négligence n’étant pas de bon augure, nous nous inquiétons des mesures prises pour décontaminer le site.

Depuis les articles faisant état de la visite de l’ASN le 6 février sur le chantier de décontamination, qui n’était donc pas encore achevé, aucune nouvelle n’a été divulguée, c’est pourquoi nous vous demandons une information plus précise. La décontamination est-elle achevée ? Y a-t-il encore des mesures de sécurité particulières sur le site (zone interdite et gardiennage permanent comme recommandé par l’ASN) ?

De plus pouvez-vous nous indiquer les moyens mis en œuvre pour évacuer ces déchets et vers quel lieu d’entreposage ils seront acheminés ?

Nous avons été choqués également par les propos que vous avez tenus sur France 3, affirmant que la radioactivité présente sur ce site était « sans danger » sous prétexte qu’elle était « naturelle ». Loin d’être sans danger, l’uranium naturel est un poison pour l’organisme humain lorsqu’il est ingéré. Les mesures du Postillon faisant état de zones extérieures dépassant trois mille fois la norme sont inquiétantes et tout à fait compatibles avec la radioactivité moyenne du minerai d’uranium, qui est de l’ordre de 10000 Bequerels par gramme, alors que le rejet industriel maximum légal en France est de 10 Bq/g. Les « doses » de 150 microSv par heure, que vous annoncez vous même, et qui représentent plus de cent fois le bruit de fond normal, ne sont pas non plus anodines.

La transparence dans cette affaire, sans minimiser le risque, mais en respectant une information scientifique ne pourra qu’apporter un crédit à votre prise en charge de ce problème.

Cette affaire n’est qu’une goutte d’eau par rapport aux millions de tonnes de déchets uranifères répandus suite à l’exploitation des mines d’uranium en France et ailleurs, mais nous voulons croire que le sérieux avec lequel vous traiterez ce problème sera le signal d’une gestion plus responsable des matières radioactives, quelles qu’elles soient.

La gestion des déchets radioactifs pourrait alors être rajoutée dans le plan vert de l’université dont vous vantez les actions sur votre site internet.